Dans un reliquaire ornant de la basilique San Domenico de Sienne se trouve la tête coupée et momifiée de la vénérée Sainte Catherine de Sienne (1347-1380). Son pouce droit se trouve également dans un reliquaire plus petit, non loin de sa tête.
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380) est l'une des figures religieuses les plus influentes du XIVe siècle, reconnue pour sa profonde spiritualité, son rôle politique au sein de l'Église catholique et ses écrits mystiques. Canonisée en 1461, elle est également docteure de l'Église depuis 1970 et co-patronne de l'Europe depuis 1999. Voici un aperçu de sa vie, de son parcours spirituel, et de son impact durable.
Enfance et Appel Mystique
Catherine Benincasa, née le 25 mars 1347 à Sienne, en Italie, est l'une des figures mystiques les plus marquantes du XIVe siècle. Dernière-née d'une fratrie de vingt-cinq enfants dans une famille modeste de teinturiers, Catherine grandit dans un contexte difficile, marqué par les contraintes économiques de sa famille et les attentes sociales de l'époque. Dès son plus jeune âge, Catherine se distingue par sa piété profonde et son inclination naturelle à la contemplation. Ses premières années révèlent déjà une ferveur spirituelle exceptionnelle, qui va la conduire vers un chemin unique de dévotion et de renoncement.
Relique de Sainte relique Catherine de Sienne sur relics.es
La Vision Mystique de l’Enfant Catherine
L'un des événements fondateurs de sa vie spirituelle survient alors qu'elle n'a que six ou sept ans. Selon la tradition, Catherine a une vision de Jésus-Christ assis sur un trône, entouré de saints et d’anges. Ce moment mystique est d'une intensité telle qu'il marque profondément son jeune esprit et détermine le reste de son existence. Elle perçoit cet événement comme un appel divin, une invitation de Jésus à se consacrer entièrement à Lui. Marquée par cette expérience, elle fait dès lors le vœu de chasteté, une décision exceptionnelle pour une enfant de son âge. Elle rejette les plaisirs mondains et développe une relation personnelle et intime avec le Christ, qu’elle appelle « son époux céleste ».
Cette vision mystique provoque une rupture avec les attentes de son entourage. Sa famille, soucieuse de l'intégrer dans le tissu social traditionnel, souhaite voir Catherine mariée et mener une vie de mère de famille, conforme aux normes de l’époque. Cependant, la jeune Catherine, déjà décidée à ne jamais rompre son engagement envers Dieu, refuse catégoriquement de se plier à ces conventions. Elle adopte même des pratiques ascétiques rigoureuses, comme le jeûne et les veilles nocturnes, pour renforcer sa discipline spirituelle et exprimer son détachement des valeurs terrestres.
Résistance aux Attentes Familiales et Sociale
La décision de Catherine ne passe pas inaperçue dans sa famille, qui perçoit son attitude comme de la rébellion. Sa mère tente de la dissuader, notamment en essayant de la contraindre à une vie de confort et de mariage, mais Catherine oppose une résistance inébranlable. Elle trouve refuge dans une petite pièce retirée de la maison familiale, qu’elle transforme en lieu de prière et de méditation. Elle intensifie également ses pratiques d'ascèse, voyant dans le renoncement matériel et la souffrance physique un moyen de se rapprocher de Jésus et de se détacher des valeurs du monde.
Au fil des années, sa famille commence à reconnaître la sincérité de sa vocation et finit par se résigner. Catherine, qui n'a pas encore quitté le foyer familial, se consacre alors à une vie de prière intérieure intense et de dévouement spirituel, bien que toujours entourée de son entourage qui l'observe avec perplexité.
Entrée dans le Tiers-Ordre Dominicain
À l'âge de 16 ans, après de longues années de lutte contre la pression familiale, Catherine parvient enfin à rejoindre le Tiers-Ordre dominicain, une branche laïque de l'Ordre des Prêcheurs permettant aux personnes non cloîtrées de suivre les idéaux de saint Dominique. Ce choix est crucial pour Catherine, car il lui permet de s'affirmer publiquement en tant que consacrée et d’accéder à une structure spirituelle qui soutient son aspiration à une vie contemplative.
En tant que tertiaire dominicaine, Catherine continue à vivre chez elle, mais adopte l'habit des Sœurs de Pénitence de Saint Dominique et s'engage dans des pratiques religieuses intensifiées. Elle se retire de plus en plus souvent dans la solitude, consacrant ses journées à la prière, à la méditation, et à la pénitence. Elle suit un mode de vie austère, renonçant à la nourriture et au confort physique, et adopte des gestes de charité extrêmes envers les plus démunis. Cette vie d’ascétisme et de renoncement lui permet de se détacher de toutes les distractions terrestres et de renforcer son lien avec Dieu.
Expériences Mystiques et Relation avec le Christ
Les années qui suivent son entrée dans le Tiers-Ordre dominicain sont marquées par une succession d'expériences mystiques profondes. Catherine développe une relation intime et singulière avec le Christ, qu’elle considère comme son époux spirituel. Elle rapporte régulièrement des visions où elle échange directement avec Jésus, souvent en état de prière ou de méditation profonde. C’est au cours de ces moments d’intense communion qu’elle reçoit des révélations spirituelles, qui alimentent sa compréhension de la foi et de l’amour divin. Cette relation mystique s’intensifie, et elle en vient même à recevoir les stigmates du Christ, bien qu’invisibles à l’œil humain.
À travers ses visions, Catherine ressent de plus en plus un appel à œuvrer pour la paix et la réconciliation au sein de l’Église et de la société. Elle commence à écrire des lettres à de hautes autorités religieuses et politiques, partageant les messages divins qu’elle reçoit et les exhortant à la réforme et à la dévotion sincère. Cet appel à l’action marque le début de sa mission publique, au-delà de la simple vie contemplative, et transforme Catherine en une voix influente et respectée dans la chrétienté de son époque.
Une Enfance Qui Trace le Chemin de sa Vie
L’enfance de Catherine Benincasa est marquée par une piété exceptionnelle, des visions mystiques et une lutte contre les attentes familiales et sociales. Dès ses premières années, elle montre une force intérieure et une maturité spirituelle remarquables, qui vont déterminer son parcours de sainte. Son enfance, bien qu’ancrée dans un quotidien modeste, est en réalité le théâtre d’une transformation intérieure intense, préparant Catherine à une vie de dévotion, d’ascèse et de missions spirituelles.
Son appel mystique, reçu dès son plus jeune âge, l’amène à choisir une vie en marge des conventions de l’époque, en dévouant chaque instant à Dieu et en adoptant un style de vie où l’ascétisme et le sacrifice font office de pont vers la grâce divine. À travers ce chemin difficile, Catherine parvient à s’affirmer comme une âme guidée par le divin, prête à influencer l’Église et les fidèles par ses écrits, sa prière et son dévouement inconditionnel.
Engagement Politique et Influence Spirituelle
Sainte Catherine de Sienne, bien que profondément dévouée à la prière et à la vie contemplative, ne s’est jamais limitée aux pratiques spirituelles individuelles. Son influence a largement dépassé les murs de son oratoire, et elle est devenue l’une des voix les plus audacieuses et influentes de son époque dans les affaires religieuses et politiques. À une époque de grandes tensions au sein de l’Église et des divisions politiques marquées en Italie, Catherine s’impose comme une conseillère respectée et une médiatrice engagée, cherchant à rétablir la paix et à restaurer la pureté spirituelle du clergé.
Le Contexte Politique de l’Italie et de l’Église au XIVe Siècle
Le XIVe siècle en Italie est marqué par de violents conflits entre les cités-États italiennes, déchirées par des rivalités entre les factions des Guelfes, fidèles au pape, et des Gibelins, soutenant l’empereur du Saint-Empire romain germanique. La papauté elle-même connaît une crise majeure, ayant quitté Rome pour s’installer à Avignon en 1309 sous la pression de la couronne française. Cet "exil avignonnais" de la papauté est ressenti comme une dégradation de l’autorité spirituelle du pape, entraînant un sentiment de désunion au sein du monde chrétien et affaiblissant l'influence spirituelle de l'Église.
Dans ce climat de désordre, Catherine, animée par une foi ardente et un sens profond de la justice divine, voit l'urgence d’une intervention. Pour elle, la corruption et les abus de pouvoir au sein du clergé, ainsi que l’éloignement du pape de Rome, sont des obstacles à la mission spirituelle de l’Église. Son objectif devient donc double : restaurer l'intégrité du clergé et ramener la papauté à Rome pour redonner force et cohérence à l'Église.
La Mission de Paix et de Réforme en Italie
Pour mener à bien sa mission, Catherine entreprend de nombreux voyages à travers l'Italie. Elle prêche la paix aux cités divisées et plaide pour la réconciliation entre les factions rivales. Bien que femme et laïque, elle se rend auprès de dirigeants influents, de chefs de guerre et de figures politiques, leur rappelant l’importance de la paix en tant que valeur chrétienne et leur adressant des conseils inspirés par ses visions mystiques. Son discours, imprégné d’une autorité spirituelle unique, parvient à capter l’attention des hommes les plus puissants de l’Italie.
À Florence, à Pise et dans d'autres grandes cités italiennes, Catherine se donne pour mission de ramener les autorités locales vers une gouvernance juste et pieuse. Elle appelle les gouverneurs à se repentir, à abandonner la corruption et à adopter des pratiques fondées sur l’amour et la charité chrétienne. Son éloquence et sa force de conviction font d’elle une médiatrice respectée, capable de faire plier les hommes de pouvoir par la seule puissance de sa foi.
La Correspondance avec le Pape Grégoire XI : Le Retour de la Papauté à Rome
Le point culminant de l’engagement politique de Catherine survient lorsqu’elle s'adresse directement au pape Grégoire XI, alors en résidence à Avignon. Consciente que l’éloignement du pape de Rome affaiblit son autorité morale et spirituelle sur l'Église, elle entame une correspondance régulière avec lui. Dans ses lettres, elle lui parle avec un franc-parler audacieux, l’exhortant à abandonner les influences politiques qui le retiennent en France et à revenir à Rome, où il pourra restaurer la dignité et l'unité de l'Église.
Ses lettres au pape sont remplies d’une passion et d’une détermination rarement vues dans les écrits de l’époque. Catherine ne craint pas de s'adresser à Grégoire XI avec une honnêteté parfois brutale, allant jusqu’à le comparer à un père négligent qui abandonne ses enfants. Elle lui rappelle sa mission sacrée de guide de l'Église et insiste sur le fait que sa place est à Rome, le siège historique de la papauté et le centre de la chrétienté. Dans une de ses lettres les plus célèbres, elle écrit :
« Ouvrez vos yeux et voyez la pestilence qui s'ensuit si vous ne venez pas promptement à Rome… Tirez la barque de la sainte Église du poison d’Avignon. »
Son insistance et son influence finissent par porter leurs fruits. En 1377, Grégoire XI décide de quitter Avignon pour revenir à Rome, mettant fin à près de 70 ans d'exil papal. Ce retour marque une étape cruciale dans l’histoire de l’Église, redonnant au pape une autorité spirituelle unifiée et renforçant le rôle de Rome comme centre de la chrétienté. Catherine est largement reconnue pour avoir été l'instigatrice spirituelle de ce retour, et cet acte renforce sa réputation de conseillère inspirée par Dieu.
L’Influence Spirituelle de Catherine et son Rôle dans l’Unité de l’Église
Au-delà de la politique, Catherine de Sienne agit également comme un guide spirituel pour de nombreux fidèles et membres du clergé. Sa renommée s'étend rapidement dans toute l'Italie, et des disciples viennent la consulter pour des conseils spirituels. Elle utilise son influence pour appeler les prêtres et les religieux à un comportement exemplaire et à un renouveau spirituel, les encourageant à servir l’Église avec intégrité et dévotion.
Son appel à la réforme du clergé ne se limite pas à des conseils abstraits : elle exhorte les prêtres à revenir à une vie de pauvreté et de charité, fidèle aux idéaux de l'Évangile. Elle écrit également de nombreuses lettres à des dignitaires ecclésiastiques et politiques pour les rappeler à leur devoir envers Dieu et les fidèles. Ses écrits sont empreints d’une profonde connaissance de la théologie et de la morale chrétienne, et elle y développe une vision claire et exigeante de ce que doit être l'Église.
Un Modèle de Sainteté et d’Action
Catherine de Sienne représente un modèle rare de sainteté active. Elle ne se contente pas de prier pour le salut de l’Église ; elle agit avec une audace surprenante pour une femme de son époque, poussée par un sens aigu de la justice divine et de la vérité. Sa foi et sa vision lui confèrent une autorité naturelle qui transcende les frontières de genre et de statut social. Catherine incarne ainsi une sainte militante, animée par une foi vivante et prête à prendre des risques personnels pour accomplir la mission divine qu'elle sent en elle.
Son engagement politique et spirituel fait d’elle une figure clé de l’histoire de l’Église catholique et un symbole d'intégrité et de réforme. Catherine, déclarée Docteur de l’Église en 1970 par le pape Paul VI, continue d’inspirer par son exemple d’une vie pleinement dédiée à la vérité, au service de l’Église et à la recherche de la paix.
Ses Écrits Mystiques et Philosophiques
Catherine de Sienne est surtout connue pour ses écrits, qui constituent un héritage inestimable pour la théologie chrétienne et la littérature spirituelle. Ses œuvres les plus célèbres incluent le Dialogue de la divine Providence, une conversation mystique avec Dieu, ainsi qu'une série de lettres adressées à des figures influentes de son époque, telles que des dirigeants politiques, des prélats, et des amis.
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Le Dialogue de la divine Providence : Ce traité est une œuvre mystique qui aborde la relation entre l'âme humaine et Dieu. Catherine y exprime ses visions de l'amour divin, de la miséricorde et de la justice. Elle y développe également des concepts profonds sur l’amour désintéressé de Dieu et sur le chemin de la vertu chrétienne.
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Les Lettres : Catherine a écrit plus de 380 lettres, un nombre impressionnant pour une femme de son époque. Ces lettres montrent non seulement sa capacité à aborder des questions théologiques, mais aussi sa connaissance des affaires temporelles et politiques. Elle y exhorte les chefs d'État et les ecclésiastiques à agir pour le bien de l’Église et à se soucier de la réforme morale de leurs propres vies et de celles de leurs sujets.
Les Stigmates et la Dévotion Personnelle
Sainte Catherine de Sienne est l'une des figures mystiques les plus marquantes du XIVe siècle, et l’une des rares saintes à avoir reçu les stigmates, les marques de la Passion du Christ, un phénomène rare et souvent considéré comme un signe de sainteté profonde. Ces stigmates, qu'elle reçoit en 1375 lors d’une extase mystique, sont invisibles au regard, mais leur présence spirituelle est pour elle un lien indélébile avec la souffrance rédemptrice de Jésus. Cette expérience mystique exceptionnelle témoigne non seulement de la profondeur de sa foi, mais renforce également son engagement à se sacrifier pour le bien de l’Église et du monde chrétien.
La Réception des Stigmates
Les stigmates de Sainte Catherine apparaissent au cours d’un voyage à Pise en 1375, alors qu’elle prie intensément pour la paix dans l’Église et le salut des âmes. En état d’extase, elle ressent les douleurs de la crucifixion du Christ et reçoit les marques de ses blessures sur les mains, les pieds et le côté. Contrairement à d'autres stigmatisés, les stigmates de Catherine sont invisibles, un phénomène que l'on pourrait interpréter comme un signe d'humilité spirituelle, Catherine préférant que sa souffrance reste entre elle et Dieu. Elle explique plus tard que Jésus lui-même lui aurait offert ces stigmates de manière invisible, afin qu’elle ne soit pas exposée à l’admiration ou à la vénération du public.
Cette expérience, bien qu’intensément personnelle, marque une étape essentielle dans sa vie spirituelle. Les stigmates invisibles deviennent pour elle un symbole de son union avec le Christ et renforcent son désir de vivre dans une imitation totale de sa Passion. Catherine considère sa vie comme une mission de sacrifice pour le salut de l’Église, un engagement qu'elle renforce encore à travers des pratiques ascétiques et des prières continuelles. Les stigmates, bien que discrets, sont pour elle un rappel constant de son devoir d’intercession et de sa responsabilité envers la communauté chrétienne.
Une Dévotion Marquée par l’Ascèse
La vie de Sainte Catherine est marquée par un ascétisme rigoureux qui démontre l’étendue de sa dévotion personnelle. Dès son plus jeune âge, Catherine pratique le jeûne, une discipline qu’elle intensifie au fil des ans jusqu’à ce qu’elle se nourrisse presque exclusivement de l’eucharistie. Ce jeûne prolongé n’est pas sans conséquence pour sa santé ; elle en sort physiquement affaiblie et malade à plusieurs reprises. Toutefois, pour elle, ce sacrifice physique est un moyen de se rapprocher du Christ et de partager, même de façon infime, ses souffrances.
Ses veilles nocturnes sont également l’une des caractéristiques de sa pratique ascétique. Catherine passe des nuits entières en prière, parfois dans une intense concentration, méditant sur les mystères de la Passion et intercédant pour le salut des âmes. Elle voit dans ces veilles une forme de pénitence qui lui permet de dédier son esprit, son corps et son cœur entièrement à Dieu. Sa discipline corporelle, bien que sévère, est pour elle une source de réconfort spirituel et un moyen d’exprimer son amour inconditionnel pour Dieu.
La Vie de Prière et les Visions Mystiques
La dévotion de Catherine s'exprime également à travers une vie de prière intense, marquée par de nombreuses visions mystiques qui vont influencer son parcours et sa mission. Catherine décrit des moments où elle entre en communication directe avec le Christ, lui parlant et recevant des instructions pour sa propre vie spirituelle et pour le bien de l’Église. Ces visions prennent parfois des formes très concrètes : elle voit Jésus lui tendre un anneau invisible, symbolisant son "mariage mystique" avec lui, ou encore elle reçoit la vision de l'Église comme un corps souffrant qu'elle doit secourir.
Ces expériences mystiques touchent profondément ceux qui entourent Catherine, et sa réputation de sainteté attire de nombreux disciples et pèlerins. Ses visions alimentent également ses écrits, notamment Le Dialogue, une œuvre théologique majeure où elle relate ses conversations avec Dieu et ses enseignements sur la miséricorde, la pénitence et l’amour divin. Ses écrits, bien que rédigés par des secrétaires, demeurent l’un des témoignages spirituels les plus influents de la chrétienté médiévale et inspirent encore aujourd’hui la dévotion et la réflexion théologique.
Un Modèle de Sacrifice et d’Imitation du Christ
Les stigmates invisibles et les pratiques ascétiques de Sainte Catherine ne sont pas de simples gestes de piété personnelle ; ils sont les fondements de son engagement spirituel et de sa mission pour l'Église. Catherine voit dans la souffrance physique et le renoncement aux plaisirs matériels un moyen de se consacrer entièrement à Dieu et de partager, même symboliquement, la douleur du Christ pour le salut de l’humanité. Elle se considère comme une âme intermédiaire, prête à supporter des épreuves pour le bien commun et pour l’Église, alors fragilisée par des crises internes et des divisions.
Son exemple d'ascétisme, bien que difficile à imiter, inspire profondément ceux qui cherchent à vivre une foi dévouée et désintéressée. Catherine démontre que la sainteté passe par le renoncement et par un amour absolu pour Dieu, au point de tout sacrifier pour Lui. Son corps affaibli et ses stigmates invisibles sont ainsi des symboles de son désir d’imiter le Christ dans ses souffrances et de vivre une existence orientée vers le service des autres.
L’Héritage Spirituel de Sainte Catherine de Sienne
Après sa mort en 1380, la réputation de Catherine comme mystique et stigmatisée continue de croître, et elle est rapidement vénérée comme une sainte. Son ascétisme, ses visions et ses stigmates en font une figure de dévotion particulièrement inspirante pour les chrétiens du Moyen Âge, et elle est canonisée en 1461 par le pape Pie II. Sa vie est un témoignage de la puissance de la foi et du sacrifice, un modèle de sainteté active qui inspire tant les religieux que les laïcs. En 1970, elle est proclamée Docteur de l’Église par le pape Paul VI, en reconnaissance de la profondeur de ses écrits et de son influence théologique.
Les stigmates invisibles de Catherine de Sienne restent un mystère et une source de fascination, symbolisant la fusion de son amour pour le Christ et son engagement pour l'Église. Elle demeure un exemple puissant de ce que signifie une vie de dévotion totale, dédiée à la fois à la prière et à l’action, et sa dévotion personnelle continue d’inspirer de nombreux croyants à travers le monde.
Canonisation et Héritage Spirituel
Sainte Catherine est morte le 29 avril 1380, à l'âge de 33 ans, à Rome. En raison de son dévouement exceptionnel et de ses nombreuses visions, elle a été canonisée en 1461 par le pape Pie II. Depuis, elle est vénérée non seulement comme une sainte, mais aussi comme une mystique et une enseignante spirituelle de premier ordre.
Elle a été déclarée docteure de l’Église en 1970 par le pape Paul VI, faisant d’elle l’une des rares femmes à recevoir ce titre. Ce statut souligne l’importance de ses écrits théologiques et spirituels, qui continuent d’inspirer des fidèles du monde entier. En 1999, elle a également été proclamée co-patronne de l’Europe, aux côtés de Sainte Brigitte de Suède et d’Édith Stein, pour honorer sa contribution à l’unité spirituelle et politique du continent.
La Tête de Sainte Catherine de Sienne : Un Reliquaire de Foi et de Dévotion
Sainte Catherine de Sienne, l'une des saintes les plus vénérées du catholicisme, est connue non seulement pour sa vie mystique et son influence politique au sein de l’Église, mais aussi pour la préservation de sa tête comme relique sacrée. Cette relique particulière, conservée dans la basilique de Saint-Dominique à Sienne, est un témoignage fascinant de la dévotion populaire, des traditions médiévales et de la piété catholique. Voici l’histoire et la signification de cette relique exceptionnelle.
Contexte Historique : La Mort de Sainte Catherine et la Vénération de ses Reliques
Sainte Catherine est décédée le 29 avril 1380 à Rome, à l'âge de 33 ans. Après sa mort, sa réputation de sainteté était déjà bien établie, et sa canonisation en 1461 par le pape Pie II n’a fait que renforcer le culte autour d’elle. En Italie, la vénération des reliques des saints était une pratique répandue, les reliques étant perçues comme des objets sacrés dotés d'un pouvoir spirituel et de guérison. Conserver et exposer une partie du corps d'un saint représentait donc une manière de perpétuer sa présence parmi les fidèles et de bénéficier de son intercession.
Les citoyens de Sienne, désireux de posséder une partie des restes de leur sainte native, souhaitaient rapatrier son corps depuis Rome. Cependant, ramener l’ensemble de son corps à Sienne était impensable en raison de la forte opposition des Romains. C'est ainsi qu'a émergé l'idée de préserver uniquement sa tête, qui devint la relique principale vénérée dans sa ville natale.
La Légende de la Tête Coupée
Selon une légende entourant cette relique, les citoyens siennois auraient obtenu la tête de Catherine de manière miraculeuse. Afin de contourner la garde des Romains, ils auraient caché la tête dans un sac en osier et prié pour l'intervention divine. Lorsque les gardes les ont arrêtés pour inspecter le sac, ils n’auraient trouvé qu’une accumulation de pétales de roses, permettant ainsi à la relique de passer sans éveiller de soupçons. Ce miracle de la « transfiguration des reliques » est interprété comme un signe de la faveur divine envers les Siennois et de l’attachement de la sainte à sa ville natale.
La Conservation de la Relique dans la Basilique Saint-Dominique
La tête de Sainte Catherine est aujourd’hui conservée dans un reliquaire spécial à la basilique Saint-Dominique, à Sienne, où elle est exposée pour la vénération publique. Le reliquaire, finement ouvragé, est placé dans une chapelle dédiée et attire des milliers de pèlerins chaque année. La tête momifiée repose dans une petite niche, son visage étant encore partiellement visible, malgré les siècles passés depuis sa mort.
Ce reliquaire ne représente pas seulement une tradition religieuse mais symbolise aussi l’unité spirituelle et culturelle de Sienne. En effet, la sainte est perçue comme une protectrice de la ville, et sa relique est une source de fierté locale. Des processions et des cérémonies sont organisées chaque année pour honorer Sainte Catherine, et les fidèles prient devant cette relique en quête d’intercession et de bénédictions.
Conclusion
La vie de Sainte Catherine de Sienne est un modèle de dévotion, d’audace et d’engagement. Sa capacité à influencer les affaires de son époque, combinée à son héritage spirituel et littéraire, fait d'elle une figure incontournable de l’histoire chrétienne. À travers ses écrits, ses visions et son engagement politique, elle a su transcender les barrières sociales et inspirer les générations à venir, renforçant la place des femmes dans la spiritualité chrétienne et l’influence de la foi dans la vie publique.
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"Sainte Catherine de Sienne : Vie et Miracles"
Auteur : Joan Mueller
Éditeur : Paulist Press
Date : 2004 -
"Les Saints du Moyen Âge : Histoire et Légendes"
Auteur : Michel Pastoureau
Éditeur : Éditions du Seuil
Date : 2011 -
"La Mystique chrétienne au Moyen Âge"
Auteur : Élisabeth Hélène
Éditeur : Éditions du Cerf
Date : 2008 -
"Les Miracles de Sainte Catherine de Sienne"
Auteur : Francesco de’ Barberi
Éditeur : Éditions des Bénédictins
Date : 1692
3 commentaires
El cuerpo de Santa Catalina se encuentra en Santa Maria Sopra Minerva en Roma.
eN QUE IGLESIA SE ENCUENTRA EL CUERPO DE STA CATALINA DE SIENA?
Prier pour la délivrance de mon habitation mer i