Saint Francois d'Assise-RELICS

Saint Francois d'Assise

Saint François d'Assise, né Giovanni di Pietro di Bernardone en 1181 ou 1182, est l'un des saints les plus vénérés de l'histoire chrétienne. Fondateur de l'ordre des Franciscains, il est connu pour sa vie de pauvreté volontaire, sa dévotion à la nature et son amour inconditionnel pour toutes les créatures de Dieu. Ce saint italien a marqué son époque par son mode de vie radicalement simple et sa foi profonde, devenant ainsi une figure emblématique du christianisme médiéval.

 

Saint Francois d'Assise

 

La Jeunesse et la Conversion de François

Une Jeunesse Privilégiée

Un Environnement Familial Aisé

François d'Assise, né Giovanni di Pietro di Bernardone, voit le jour en 1181 ou 1182 à Assise, une ville située en Ombrie, au cœur de l'Italie médiévale. Il grandit dans une famille prospère et influente. Son père, Pietro di Bernardone, est un marchand de draps renommé. Grâce à son commerce, Pietro accumule une grande richesse, assurant ainsi à sa famille un mode de vie confortable et aisé. Sa mère, Pica Bourlemont, appartient à la noblesse provençale, apportant un statut social supplémentaire à la famille.

L'Impact de la Richesse sur l'Éducation

La prospérité de la famille Bernardone permet à François de bénéficier d'une éducation que peu d'enfants de son époque pouvaient espérer. Bien que l'éducation formelle ne soit pas aussi répandue que dans les sociétés modernes, François reçoit une formation dans les matières jugées importantes pour les jeunes de son rang. Il apprend à lire et à écrire, probablement en latin, la langue de l'Église et des érudits, et se familiarise avec les bases de l'arithmétique et du commerce, indispensables pour suivre les traces de son père.

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Relique de Saint Francois d'Assise sur relics.es

 

Une Jeunesse Insouciante et Luxuriante

En tant que fils unique et héritier des Bernardone, François mène une jeunesse insouciante, entouré de luxe. Il porte des vêtements élégants et participe aux banquets et aux fêtes somptueuses organisées par l'élite d'Assise. Sa position sociale lui permet de fréquenter la jeunesse aisée de la ville, avec laquelle il développe des amitiés et entretient des relations de camaraderie.

Les Valeurs de la Noblesse et de la Bourgeoisie

L'éducation de François n'est pas seulement académique; elle est aussi imprégnée des valeurs de la noblesse et de la bourgeoisie. Il apprend les codes de conduite sociale, le respect des hiérarchies et des traditions. Il est formé aux arts de la chevalerie, bien que sa famille soit principalement commerçante. Ces compétences incluent l'équitation, le maniement des armes et la courtoisie, reflétant l'idéal chevaleresque de l'époque.

Les Premiers Pas dans le Commerce

Pietro di Bernardone a de grands espoirs pour son fils, souhaitant qu'il prenne un jour la relève du commerce familial. François commence à s'initier aux affaires sous la tutelle de son père, apprenant les rouages du commerce des draps, depuis les négociations avec les fournisseurs jusqu'à la vente des produits sur les marchés locaux et internationaux. Cette formation vise à faire de lui un homme d'affaires compétent, capable de gérer la fortune familiale et de maintenir, voire d'accroître, leur position sociale et économique.

Les Loisirs et les Divertissements

En dehors de ses obligations éducatives et commerciales, François jouit de nombreux loisirs. Il est connu pour son goût pour la musique et la poésie, des arts très prisés dans les milieux aisés. Les troubadours et les jongleurs, qui chantent des chansons d'amour et de bravoure, captivent son imagination. François participe également aux joutes et aux tournois, activités qui, bien que risquées, sont très populaires parmi les jeunes nobles et les riches bourgeois.

L'Esprit de Chevalerie et de Courtoisie

Le jeune François est également influencé par les idéaux de la chevalerie. Il rêve de gloire et de reconnaissance, aspirant à devenir un chevalier honoré. Ces aspirations sont renforcées par les récits de croisades et les exploits des chevaliers qui circulent dans les cercles qu'il fréquente. Cette période de sa vie est marquée par un désir de prestige et de réussite personnelle, en accord avec les valeurs de son milieu social.

Une Prise de Conscience Émergente

Cependant, malgré cette jeunesse dorée, des signes de questionnement et d'insatisfaction commencent à émerger. La vie de luxe et de privilèges laisse parfois François avec un sentiment de vide, un pressentiment que quelque chose manque. Ce malaise intérieur, bien que discret à ce stade, préfigure les bouleversements spirituels qui marqueront plus tard sa vie. Les premières graines de son futur renoncement aux biens matériels et à la vie mondaine commencent à germer, annonçant une transformation radicale.

En somme, la jeunesse de François d'Assise est caractérisée par une immersion totale dans le luxe et les privilèges, une éducation soignée, et une initiation aux responsabilités commerciales. Pourtant, cette période est également marquée par des premiers signes de questionnement existentiel qui conduiront François à un chemin de vie complètement différent.

La Vie Dissolue et la Première Crise

Une Vie Insouciante et Dissolue

François d'Assise, issu d'une famille riche et influente, passe une grande partie de sa jeunesse à profiter des plaisirs de la vie. En tant que jeune homme de son époque et de son statut social, il mène une existence insouciante, marquée par des fêtes somptueuses, des banquets opulents, et des relations amicales avec d'autres jeunes de la haute société d'Assise. La richesse de sa famille lui permet de s'adonner à des loisirs coûteux et à une vie de luxe sans se soucier des nécessités quotidiennes.

François est également connu pour son goût pour la fête et le divertissement. Il fréquente les tavernes et participe aux soirées de chansons et de danses, où il se distingue par sa joie de vivre et son esprit généreux. Cependant, cette vie de plaisirs hédonistes est souvent accompagnée de comportements excessifs et irresponsables. La jeunesse dorée d'Assise, dont François fait partie, est réputée pour ses excès et ses aventures amoureuses.

Le Conflit entre Assise et Pérouse

En 1202, un conflit éclate entre les cités d'Assise et de Pérouse, deux villes rivales de la région. François, animé par l'idéal chevaleresque et avide de gloire, s'engage dans cette guerre. Il espère y trouver l'occasion de prouver sa bravoure et d'obtenir des honneurs. Cependant, le destin en décide autrement. Les forces d'Assise sont défaites, et François est capturé par les soldats de Pérouse.

La Captivité et les Réflexions Profondes

La captivité de François marque un tournant décisif dans sa vie. En prison, il est confronté à des conditions de vie difficiles et à la souffrance des autres prisonniers. Cette expérience brutale contraste fortement avec la vie de confort et de plaisir à laquelle il était habitué. François commence à réfléchir profondément sur la nature de sa vie et sur les valeurs qu'il a jusqu'alors embrassées.

Cette période de détention, qui dure environ un an, est marquée par une introspection intense. François est forcé de faire face à ses propres vulnérabilités et à l'illusion de la sécurité que lui procurait sa richesse. Il commence à remettre en question le sens de son existence et la superficialité de ses ambitions mondaines. La confrontation avec la réalité de la souffrance humaine et la mortalité ébranle ses certitudes et éveille en lui un désir de quelque chose de plus profond et de plus authentique.

La Libération et la Maladie

Après environ un an de captivité, François est libéré suite à une rançon payée par son père. Cependant, à son retour à Assise, il n'est plus le même. Peu de temps après sa libération, il tombe gravement malade. Cette maladie, qui le cloue au lit pendant plusieurs mois, est une autre épreuve majeure dans sa vie. François est confronté à sa propre fragilité physique et à la réalité de la mort.

Pendant cette période de maladie, François continue de réfléchir sur le sens de la vie et la foi. Les épreuves qu'il traverse intensifient sa quête de vérité. Il se tourne de plus en plus vers la prière et la contemplation, cherchant à comprendre le plan de Dieu pour lui. La maladie le prive des plaisirs mondains et l'oblige à se concentrer sur des questions spirituelles et existentielles.

Le Début de la Transformation

À mesure que François recouvre la santé, il se rend compte qu'il ne peut plus continuer à vivre comme avant. Les expériences de la captivité et de la maladie ont profondément transformé sa perspective sur la vie. Il commence à s'éloigner de ses anciens amis et de leurs habitudes de vie dissolue. Ses préoccupations se tournent vers des valeurs plus spirituelles et altruistes.

Cette crise existentielle marque le début de la transformation de François. Il ressent un appel à quelque chose de plus grand que lui-même, quelque chose qui dépasse les ambitions matérielles et les plaisirs éphémères. Il cherche un nouveau sens à sa vie, une nouvelle direction qui serait en accord avec les aspirations profondes de son âme. Cette quête de sens et de vérité le conduit progressivement vers une vie de renoncement et de dévotion, posant les bases de son futur engagement religieux et de sa mission spirituelle.

En somme, la période de la vie dissolue et la première crise de François d'Assise sont des étapes cruciales qui le mènent à une profonde remise en question et à une transformation spirituelle. Les épreuves de la captivité et de la maladie jouent un rôle catalyseur dans son cheminement intérieur, le préparant à embrasser une vie de pauvreté volontaire et de service dévoué à Dieu et aux autres.

La Conversion et le Renoncement

La Vision à San Damiano

En 1205, François d'Assise vit un événement mystique qui allait profondément transformer le cours de sa vie. Alors qu'il priait dans la chapelle délabrée de San Damiano, située à proximité d'Assise, il entendit une voix divine. Le Christ en croix, qu'il contemplait avec dévotion, lui parla distinctement. Les paroles du Christ, "Répare mon Église en ruines", résonnèrent profondément en lui. François interpréta ce message de manière littérale et immédiate, croyant qu'il devait reconstruire physiquement les églises en mauvais état autour de lui.

Les Premières Actions de Restauration

Inspiré par cette vision, François se mit immédiatement à l'œuvre. Il commença par restaurer la chapelle de San Damiano. Pour financer cette entreprise, il vendit certains de ses biens personnels, ainsi que des marchandises prises du magasin de son père. Cette action provoqua une confrontation avec son père, Pietro di Bernardone, qui ne comprenait pas la transformation de son fils et voyait ses actes comme une folie.

La Rupture avec la Famille

En 1206, le conflit avec son père atteignit son paroxysme. Pietro, furieux des agissements de son fils, le traîna devant l'évêque d'Assise pour réclamer la restitution de ses biens. Dans un geste de renoncement total, François se déshabilla publiquement, rendant à son père non seulement l'argent et les vêtements qu'il avait pris, mais aussi les vêtements qu'il portait à ce moment-là. Nu devant l'évêque et la foule rassemblée, il déclara : "Jusqu'à présent, j'ai appelé Pietro di Bernardone mon père, mais dorénavant, je dirai : ‘Notre Père qui es aux cieux’". Cet acte symbolique de dépouillement signifiait son détachement complet des biens terrestres et des attaches familiales.

Une Vie de Pauvreté et de Service

Après cet épisode dramatique, François se consacra entièrement à une vie de pauvreté et de service. Il adopta un habit simple, souvent fait de grossier tissu, similaire à ceux portés par les pauvres et les mendiants. Sa vie prit un tournant radical : il renonça à tout confort matériel et choisit de vivre dans la plus grande simplicité. François se consacra à la restauration de plusieurs églises en ruines, y compris la chapelle de San Damiano, la Porziuncola et Saint-Pierre.

L'Engagement auprès des Pauvres

François ne se contenta pas de restaurer des bâtiments; il s'engagea également activement auprès des pauvres et des malades. Il mendiait sa nourriture et partageait tout ce qu'il recevait avec ceux qui étaient dans le besoin. Son engagement envers la pauvreté était total, et il vivait selon les principes évangéliques, prêchant l'amour de Dieu et la charité par son exemple personnel.

La Formation des Premiers Compagnons

Son mode de vie radicalement différent attira l'attention et l'admiration. Peu à peu, d'autres hommes furent inspirés par son exemple et décidèrent de le rejoindre. Ces premiers compagnons partageaient le même désir de vivre selon l'Évangile, en renonçant à leurs possessions et en se consacrant au service des autres. Ensemble, ils formaient une petite communauté, vivant de l'aumône et aidant les pauvres et les malades.

L'Officialisation de la Mission

En 1209, François et ses premiers disciples se rendirent à Rome pour obtenir la reconnaissance officielle de leur mode de vie par le pape Innocent III. Malgré les réticences initiales, le pape fut convaincu de la sincérité et de la sainteté de François après avoir eu un songe qui confirmait la mission divine du jeune homme. François et ses compagnons reçurent l'autorisation de prêcher et de vivre selon leur règle de pauvreté.

L'Ordre des Frères Mineurs

Ainsi naquit l'Ordre des Frères Mineurs, communément appelé les Franciscains. Leur mission était claire : vivre dans la pauvreté, prêcher l'Évangile et servir les plus démunis. François insista sur l'importance de la fraternité, de l'humilité et du service. Il rejetait toute forme de possession personnelle, même au sein de leur communauté, et encourageait ses frères à voir le Christ dans chaque personne qu'ils rencontraient, en particulier les plus pauvres et les marginalisés.

L'Héritage Spirituel

La conversion et le renoncement de François d'Assise marquèrent le début d'un mouvement spirituel profond et durable. Son engagement total à vivre selon les enseignements de Jésus-Christ, son amour pour la nature et toutes les créatures de Dieu, et son message de paix et de fraternité universelle ont laissé une empreinte indélébile sur le christianisme. Aujourd'hui encore, François d'Assise est vénéré comme un modèle de foi, de simplicité et de service désintéressé.

En conclusion, la conversion de François d'Assise et son renoncement aux biens matériels illustrent une transformation spirituelle profonde qui l'a conduit à une vie de pauvreté volontaire et de service dévoué. Son exemple continue d'inspirer des millions de personnes à travers le monde, prouvant que le véritable trésor réside dans la simplicité, l'humilité et l'amour inconditionnel pour Dieu et pour les autres.

 

La Fondation de l'Ordre Franciscain

Les Premiers Compagnons

En 1208, après ses expériences de conversion et de renoncement, François d'Assise commence à prêcher un message de pénitence, de pauvreté et d'amour divin. Son charisme et sa dévotion attirent rapidement l'attention, et un petit groupe de disciples décide de se joindre à lui, inspirés par sa vie exemplaire et son engagement total envers les enseignements de l'Évangile.

L'Appel à la Simplicité et à la Pauvreté

Les premiers compagnons de François partagent son désir ardent de vivre dans la pauvreté volontaire, de manière simple et humble, en suivant les paroles de Jésus-Christ de manière littérale. Parmi eux se trouvent des hommes de divers horizons, certains issus de milieux aisés qui, comme François, ont choisi de renoncer à leurs biens matériels pour se consacrer entièrement à Dieu.

La Vie de Communauté

François et ses compagnons adoptent une vie communautaire, centrée sur la prière, le travail manuel et le service aux autres. Ils vivent de l'aumône, mendiant leur nourriture et partageant tout ce qu'ils reçoivent avec les plus démunis. Leur mode de vie contraste fortement avec celui des ordres religieux établis, qui souvent possèdent des biens et des propriétés. Les premiers frères mineurs, comme ils se nomment eux-mêmes, préfèrent la précarité et l'incertitude matérielle, confiant leur survie quotidienne à la providence divine.

Le Serment de Pauvreté

Le serment de pauvreté est au cœur de l'identité des premiers Franciscains. François insiste sur le fait que ses frères ne doivent posséder ni argent ni propriété, et doivent vivre comme des pèlerins et des étrangers sur cette terre. Cette pauvreté radicale est vue non seulement comme un moyen de suivre le Christ, qui était lui-même pauvre, mais aussi comme un témoignage contre l'avarice et l'injustice sociale de leur temps.

L'Engagement envers les Pauvres et les Malades

L'un des aspects les plus remarquables de la mission des premiers Franciscains est leur dévouement envers les pauvres et les malades. Ils passent beaucoup de temps à soigner les lépreux, à visiter les prisons et à assister ceux qui sont marginalisés et abandonnés par la société. Leur compassion et leur service désintéressé gagnent rapidement l'admiration et le respect des habitants d'Assise et des environs.

La Prédication Itinérante

François et ses compagnons parcourent les villes et les campagnes, prêchant l'Évangile et appelant à la repentance. Leur prédication est marquée par une simplicité et une sincérité qui touchent profondément ceux qui les écoutent. Ils évitent les discours théologiques compliqués et se concentrent sur des messages accessibles, insistant sur l'amour de Dieu, la paix, et la nécessité de vivre selon les valeurs chrétiennes.

La Reconnaissance de l'Église

En 1209, le nombre de compagnons de François ayant considérablement augmenté, il devient clair que leur mouvement a besoin d'une reconnaissance officielle pour perdurer et se développer. François décide alors de se rendre à Rome avec quelques-uns de ses frères pour présenter leur mode de vie au pape Innocent III. Cette démarche est audacieuse, car le pape et la curie romaine sont souvent méfiants envers les nouveaux mouvements religieux.

L'Audience avec le Pape

Lors de l'audience avec le pape Innocent III, François et ses compagnons expliquent leur engagement envers la pauvreté et leur désir de vivre selon l'Évangile. Le pape, impressionné par la sincérité et l'humilité de François, ainsi que par la vision spirituelle qui l'anime, décide de leur accorder une audience favorable. Selon la tradition, le pape aurait eu un songe dans lequel il voyait l'Église de Saint-Jean-de-Latran, symbole de l'Église universelle, s'effondrer puis être soutenue par un petit homme pauvre, interprété comme François. Encouragé par cette vision, le pape approuve verbalement leur règle de vie, permettant ainsi à François et à ses compagnons de prêcher et de poursuivre leur mission.

La Règle des Frères Mineurs

En 1223, après plusieurs années de croissance et d'ajustement, François rédige une règle de vie plus formelle pour son ordre, connue sous le nom de "Regula Bullata", qui est officiellement approuvée par le pape Honorius III. Cette règle codifie les principes de pauvreté, de fraternité et de mission qui sont au cœur de la vie franciscaine. Elle met l'accent sur la prière, la prédication et le service, tout en insistant sur la vie en communauté et l'abandon total aux soins de la providence divine.

L'Expansion de l'Ordre

Avec l'approbation officielle de l'Église, l'ordre des Frères Mineurs commence à se répandre rapidement à travers l'Europe. Des hommes et des femmes de toutes les couches de la société sont attirés par l'exemple de François et rejoignent son mouvement. Les Franciscains fondent des communautés dans de nombreuses villes, où ils continuent de vivre selon les principes de pauvreté, de simplicité et de service.

L'Ordre des Frères Mineurs

La Quête de Reconnaissance Officielle

En 1209, alors que le nombre de compagnons de François d'Assise ne cesse de croître, il devient évident que leur mouvement nécessite une reconnaissance officielle pour assurer sa pérennité et sa légitimité. François, accompagné de plusieurs de ses premiers disciples, décide de se rendre à Rome pour rencontrer le pape Innocent III. Leur objectif est d'obtenir l'approbation formelle de leur mode de vie, basé sur la pauvreté, la simplicité et le service dévoué aux plus pauvres.

L'Audience avec le Pape Innocent III

L'audience avec le pape Innocent III est un moment crucial pour François et ses compagnons. Innocent III, connu pour sa rigueur et sa prudence, est initialement sceptique face à ce groupe de mendiants prônant une vie radicalement pauvre et dépourvue de toute possession matérielle. Les nouveaux mouvements religieux sont souvent perçus avec méfiance par la hiérarchie ecclésiastique, car ils peuvent représenter un défi à l'autorité et aux structures établies.

La Vision du Pape

Selon la tradition, le pape Innocent III aurait eu une vision la veille de sa rencontre avec François. Dans ce songe, il voit l'église de Saint-Jean-de-Latran, la cathédrale de Rome et le siège du pape, s'effondrer. Un petit homme pauvre, identifié comme François d'Assise, soutient l'édifice de ses propres mains, empêchant sa chute. Cette vision symbolique convainc le pape de la sincérité et de la mission divine de François. Il interprète cette vision comme un signe que François et son mouvement sont destinés à jouer un rôle crucial dans la revitalisation de l'Église.

L'Approvisionnement Verbal

Encouragé par cette vision, le pape Innocent III donne son approbation verbale à François et à ses compagnons. Cette approbation permet aux Frères Mineurs de prêcher et de vivre selon leur règle de vie basée sur l'Évangile. Le pape reconnaît officiellement leur engagement à la pauvreté et au service des pauvres, tout en leur accordant la liberté de continuer leur mission.

La Règle des Frères Mineurs

Bien que cette approbation initiale soit verbale, elle marque le début de l'officialisation de l'Ordre des Frères Mineurs. En 1223, François rédige une règle plus détaillée pour son ordre, connue sous le nom de "Regula Bullata". Cette règle est formellement approuvée par le pape Honorius III, successeur d'Innocent III, et devient la charte fondatrice de l'ordre franciscain. La règle insiste sur l'importance de la pauvreté, de la fraternité, de la prière, de la prédication et du service.

Les Principes Fondamentaux de l'Ordre

L'Ordre des Frères Mineurs, communément appelé les Franciscains, se distingue par plusieurs principes fondamentaux :

  1. Pauvreté Radicale : Les Franciscains renoncent à toute possession matérielle, vivant de l'aumône et partageant ce qu'ils reçoivent avec les plus démunis.
  2. Fraternité : Ils vivent en communauté, traitant chaque frère avec égalité et respect, et mettant l'accent sur l'amour fraternel.
  3. Service : Leur vie est consacrée au service des pauvres, des malades et des marginalisés, incarnant l'amour de Dieu à travers leurs actions.
  4. Prédication : Ils prêchent l'Évangile partout où ils vont, appelant à la repentance, à la paix et à l'amour de Dieu.

L'Expansion de l'Ordre

Avec l'approbation papale, l'ordre franciscain commence à se développer rapidement. François et ses compagnons voyagent à travers l'Italie et au-delà, prêchant et établissant de nouvelles communautés. Leur message de simplicité et de service trouve un écho favorable dans une société souvent marquée par les inégalités et les abus de pouvoir.

La Structure de l'Ordre

L'ordre franciscain se dote progressivement d'une structure organisationnelle pour gérer sa croissance. Les frères sont regroupés en provinces, chacune dirigée par un ministre provincial. Les décisions importantes sont prises lors des chapitres généraux, des assemblées où les représentants des différentes provinces se réunissent pour discuter et planifier les activités de l'ordre.

Les Clarisses et le Tiers-Ordre Franciscain

L'influence de François ne se limite pas aux hommes. En 1212, Claire d'Assise, inspirée par François, fonde l'ordre des Pauvres Dames, connu plus tard sous le nom de Clarisses. Cet ordre féminin adopte les mêmes principes de pauvreté et de simplicité que les Frères Mineurs. François établit également le Tiers-Ordre Franciscain pour les laïcs qui souhaitent vivre selon les idéaux franciscains tout en restant dans le monde.

L'Héritage de l'Ordre des Frères Mineurs

L'Ordre des Frères Mineurs, fondé par François d'Assise, a eu un impact profond et durable sur l'Église et la société. Leur engagement envers la pauvreté et le service a inspiré de nombreux autres mouvements de réforme et de dévotion. Les Franciscains ont joué un rôle clé dans la prédication, l'éducation et la mission, contribuant à l'évangélisation de nombreuses régions du monde.

En conclusion, la fondation de l'Ordre des Frères Mineurs par François d'Assise et ses compagnons, avec l'approbation du pape Innocent III, représente un tournant majeur dans l'histoire religieuse. Leur mode de vie basé sur la pauvreté, la simplicité et le service a non seulement renouvelé l'Église de l'intérieur mais a aussi laissé un héritage spirituel qui continue d'inspirer des millions de personnes à travers le monde.

La Vie Mystique et les Miracles de François d'Assise

Les Stigmates

L'un des aspects les plus mystiques de la vie de François d'Assise est la réception des stigmates. En 1224, François se retire sur le mont Alverne pour une période de prière et de jeûne intense. C'est un lieu propice à la contemplation et à l'isolement, où il espère se rapprocher encore plus de Dieu. Pendant cette retraite spirituelle, il a une vision bouleversante du Christ crucifié.

Dans cette vision, le Christ apparaît à François sous la forme d'un séraphin ailé cloué sur une croix. Submergé par cette expérience mystique, François ressent une douleur intense et, lorsqu'il revient à lui, il découvre qu'il porte sur son propre corps les marques de la crucifixion : les stigmates. Il a des blessures aux mains, aux pieds et au côté, exactement là où les clous et la lance ont transpercé le corps du Christ. François devient ainsi la première personne connue de l'histoire chrétienne à recevoir ces marques sacrées.

Les stigmates de François renforcent sa réputation de sainteté et de proximité avec le divin. Cet événement est perçu par beaucoup comme une confirmation de sa mission et de sa vie de renoncement et de dévotion. Les stigmates demeurent avec lui jusqu'à sa mort, symbolisant son union mystique avec la souffrance du Christ.

L'Amour de la Nature

François d'Assise est également célèbre pour son amour profond de la nature et des animaux. Contrairement à la vision anthropocentrique courante de son époque, François voit toute la création comme une vaste famille unie sous la paternité de Dieu. Il appelle les éléments de la nature et les créatures vivantes ses "frères" et "sœurs", témoignant ainsi de son respect et de son affection pour toute forme de vie.

Les Prédications aux Oiseaux

L'un des récits les plus célèbres de sa vie est celui où François prêche aux oiseaux. Selon la tradition, alors qu'il marchait avec ses compagnons près de la ville de Bevagna, il remarqua un grand groupe d'oiseaux de diverses espèces. Ému par leur présence, il se tourna vers eux et commença à leur prêcher l'amour de Dieu. À sa grande surprise, les oiseaux ne s'envolèrent pas, mais restèrent attentifs, comme s'ils écoutaient ses paroles. François leur dit : "Mes frères les oiseaux, vous devriez beaucoup remercier votre Créateur et toujours l'aimer, car il vous a donné des plumes pour vous vêtir, des ailes pour voler et tout ce dont vous avez besoin."

L'Apprivoisement des Animaux Sauvages

François est également connu pour sa capacité à apprivoiser les animaux sauvages. Une des histoires les plus emblématiques est celle du loup de Gubbio. La ville de Gubbio était terrorisée par un loup féroce qui attaquait les habitants et leurs animaux. François se rendit sur place et, au lieu de chasser ou de tuer le loup, il lui parla avec douceur. Le loup se calma, et François fit un pacte avec lui : les habitants de Gubbio nourriraient le loup, et en échange, le loup ne ferait plus de mal à personne. Le loup respecta cet accord, vivant en paix avec les habitants, ce qui renforça encore la réputation de François comme homme de paix et d'harmonie avec la nature.

Le Cantique des Créatures

L'amour de François pour la nature s'exprime magnifiquement dans son "Cantique des Créatures", également connu sous le nom de "Cantique du Frère Soleil". Composé vers la fin de sa vie, ce poème célèbre la beauté de la création et la gloire de Dieu manifestée à travers les éléments naturels. François y appelle le soleil, la lune, les étoiles, le vent, l'eau, le feu et la terre ses frères et sœurs, exprimant une profonde gratitude et un émerveillement pour l'œuvre de Dieu.

Ce cantique est non seulement un hymne à la nature, mais aussi un testament de la vision spirituelle de François. Il voit dans chaque élément de la création un reflet de la bonté et de l'amour divin. Cette vision holistique et respectueuse de la nature est radicalement en avance sur son temps et résonne encore aujourd'hui, notamment dans les mouvements contemporains pour la protection de l'environnement.

La Prière pour la Paix

François d'Assise est aussi connu pour sa prière pour la paix, souvent appelée "Prière de Saint François" (bien que sa paternité soit contestée et qu'elle ait probablement été composée plus tard). Cette prière incarne l'esprit de paix, de réconciliation et d'amour fraternel que François prônait tout au long de sa vie :

 
Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix.
Là où il y a la haine, que je mette l'amour,
Là où il y a l'offense, que je mette le pardon,
Là où il y a la discorde, que je mette l'union,
Là où il y a l'erreur, que je mette la vérité,
Là où il y a le doute, que je mette la foi,
Là où il y a le désespoir, que je mette l'espérance,
Là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière,
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.

La Mort et la Canonisation de François d'Assise

Les Dernières Années

Les dernières années de François d'Assise furent marquées par de grandes souffrances physiques et un profond engagement spirituel. Après avoir reçu les stigmates en 1224, sa santé déclina progressivement. Les stigmates étaient une source constante de douleur, mais François considérait cette souffrance comme une participation aux souffrances du Christ. En plus de ces marques sacrées, il souffrait de plusieurs autres maladies, dont des problèmes oculaires sévères et peut-être une tuberculose avancée.

Malgré ses douleurs croissantes, François resta actif dans la direction de son ordre. Il continua à guider les Frères Mineurs, prodiguant des conseils spirituels et administratifs. Sa présence charismatique et son enseignement étaient essentiels pour maintenir l'unité et la vision de l'ordre naissant. Il insistait sur l'importance de rester fidèle aux idéaux de pauvreté et de service.

En 1225, sentant sa santé se détériorer davantage, François composa son célèbre "Cantique des Créatures", un hymne de louange à Dieu pour toute la création. Ce cantique est un témoignage poignant de sa gratitude et de sa joie spirituelle malgré ses souffrances physiques. Vers la fin de sa vie, il demanda à être ramené à Assise. Il souhaitait mourir parmi ses frères et dans la simplicité qui avait marqué sa vie.

Le 3 octobre 1226, François mourut à l'âge de 44 ans, entouré de ses frères. Sa mort fut marquée par une profonde paix spirituelle et une acceptation sereine de son passage vers l'au-delà. Il fut enterré le lendemain dans l'église Saint-Georges d'Assise.

La Canonisation

La nouvelle de la mort de François se répandit rapidement, et sa réputation de sainteté attira immédiatement des foules de pèlerins à Assise. Les miracles signalés à son tombeau et l'impact de son enseignement incitèrent l'Église à envisager sa canonisation.

Moins de deux ans après sa mort, le 16 juillet 1228, François d'Assise fut canonisé par le pape Grégoire IX. La cérémonie de canonisation eut lieu à Assise, et le pape déclara François saint en reconnaissance de sa vie exemplaire et des miracles attribués à son intercession. Grégoire IX connaissait personnellement François et avait été un grand admirateur de son œuvre et de son charisme spirituel. La rapidité de la canonisation témoigne de l'énorme influence que François avait déjà exercée de son vivant.

La Basilique Saint-François

Pour honorer le nouveau saint, Grégoire IX ordonna la construction d'une basilique à Assise, dédiée à François. La Basilique Saint-François fut rapidement érigée, devenant un important lieu de pèlerinage et un centre spirituel majeur. Le tombeau de François, situé dans la crypte de la basilique, attira des milliers de pèlerins, venant chercher guérison, inspiration et réconfort.

La basilique, avec ses fresques célèbres de Giotto et d'autres artistes, narre la vie de François et illustre son impact profond sur la foi chrétienne. Elle est aujourd'hui l'un des sites religieux les plus vénérés en Italie et dans le monde chrétien.

Patronage et Héritage

François d'Assise est aujourd'hui considéré comme le saint patron des écologistes, des animaux et des pauvres. Son amour pour la nature et son respect profond pour toute forme de vie ont inspiré de nombreux mouvements écologistes modernes. L'Église catholique célèbre sa fête le 4 octobre, une journée souvent dédiée à la bénédiction des animaux et à la reconnaissance de la beauté et de l'importance de la création.

L'héritage de François va bien au-delà de l'Église catholique. Son message d'amour, de simplicité, de service et de respect pour la création résonne avec des personnes de toutes confessions et cultures. François est une figure universelle de paix et d'harmonie, un modèle de vie spirituelle et éthique dans un monde souvent troublé par l'injustice et la destruction de l'environnement.

Les Reliques de Saint François d'Assise

La Tombe de Saint François

Après sa mort en 1226, François d'Assise fut enterré dans l'église Saint-Georges d'Assise. Cependant, en 1230, ses restes furent transférés dans la basilique Saint-François d'Assise, construite spécialement pour abriter sa tombe et honorer sa mémoire. La basilique, située à Assise, en Italie, est rapidement devenue un lieu de pèlerinage important, attirant des fidèles du monde entier venus vénérer le saint.

La Basilique Saint-François

La basilique Saint-François, composée de deux églises superposées, l'église supérieure et l'église inférieure, ainsi que d'une crypte, est le principal sanctuaire des reliques de saint François. Les restes du saint reposent dans la crypte, sous l'autel de l'église inférieure. La crypte, sobre et austère, reflète la vie de pauvreté et de simplicité que François prônait. Les pèlerins visitent cette crypte pour prier et se recueillir devant le tombeau de François, espérant recevoir des grâces et des guérisons.

Les Objets Personnels

En plus de ses restes, plusieurs objets personnels de saint François sont conservés comme reliques et sont exposés dans divers lieux à Assise et ailleurs. Parmi les objets les plus précieux, on trouve :

  • La tunique de Saint François : La tunique en laine brute que portait François est conservée à la basilique. Cette tunique est emblématique de son vœu de pauvreté et de son renoncement aux biens matériels.
  • Le cordon de Saint François : Le cordon simple avec trois nœuds, représentant les vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, est également conservé.
  • Le calice et le patène de Saint François : Utilisés par François lors de la célébration de l'Eucharistie, ces objets liturgiques sont vénérés pour leur association directe avec le saint.

La Chapelle de San Damiano

La chapelle de San Damiano, située juste à l'extérieur d'Assise, est un autre lieu significatif lié à François. C'est là qu'il aurait entendu la voix du Christ lui demandant de "réparer son Église en ruines". Aujourd'hui, la chapelle conserve plusieurs reliques, y compris des fragments de la croix parlante et d'autres objets ayant appartenu à François.

Les Reliques de Claire d'Assise

Bien que distinctes, les reliques de Claire d'Assise, fondatrice des Clarisses et proche collaboratrice de François, sont souvent associées aux reliques de François. Les restes de Claire reposent dans la basilique Sainte-Claire d'Assise, et les fidèles visitant Assise pour honorer François se rendent souvent également à la basilique Sainte-Claire pour vénérer ses reliques.

La Dispersion des Reliques

Avec le temps, certaines reliques de saint François ont été dispersées dans divers sanctuaires et églises à travers le monde. De petites parcelles d'os, des morceaux de ses vêtements et d'autres objets personnels sont conservés comme reliques sacrées dans plusieurs églises franciscaines et cathédrales, permettant aux fidèles du monde entier de vénérer le saint même à distance de son lieu d'origine.

La Signification des Reliques

Les reliques de saint François d'Assise sont vénérées pour leur association directe avec le saint, considéré comme un modèle de pauvreté, de simplicité et de dévotion. Les fidèles croient que les reliques possèdent des pouvoirs miraculeux et peuvent offrir des grâces spéciales, notamment des guérisons. Les pèlerinages aux lieux où sont conservées ces reliques sont des occasions de renouvellement spirituel et de dévotion profonde pour les croyants.

Les reliques de saint François d'Assise, réparties entre la basilique Saint-François et d'autres sanctuaires, continuent de jouer un rôle central dans la dévotion à ce saint exceptionnel. Ces objets sacrés permettent aux fidèles de se connecter de manière tangible à la vie et à la spiritualité de François, renforçant ainsi leur foi et leur engagement à suivre ses enseignements de pauvreté, de simplicité et de service à Dieu et à toute la création.

Conclusion

La mort et la canonisation de François d'Assise ont scellé son statut de figure emblématique de la sainteté chrétienne. Sa vie de pauvreté, de mysticisme et de dévotion a laissé une empreinte indélébile sur l'Église et sur le monde. En tant que saint patron des écologistes, des animaux et des pauvres, il continue d'inspirer des générations à suivre son exemple de simplicité, de compassion et de respect pour toute la création.

 


 

  • Vauchez, André. Saint François d'Assise. Éditions du Seuil, 1999.
  • Fioretti di San Francesco. Éditions de l'Atelier, 2000.
  • Hyman, Anthony. Saint François d'Assise: Une biographie. Éditions du Cerf, 2005.
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