LE LIVRE DES SEPT SCEAUX ET DE L'APOCALYPSE-RELICS

LE LIVRE DES SEPT SCEAUX ET DE L'APOCALYPSE

Le "Livre des Sept Sceaux" est un texte mystique et symbolique souvent associé à la tradition chrétienne et à la littérature apocalyptique. Son origine est profondément ancrée dans le Livre de l'Apocalypse, le dernier livre du Nouveau Testament, attribué à l'apôtre Jean. Cet article détaillé explorera les concepts, les symboles, et les interprétations du Livre des Sept Sceaux.

Contexte Biblique

Le Livre de l'Apocalypse, également connu sous le nom de Révélation, est un texte apocalyptique du Nouveau Testament, écrit vers la fin du Ier siècle, probablement entre 95 et 100 après J.-C. Son auteur, traditionnellement identifié comme l'apôtre Jean, a composé cette œuvre alors qu'il était exilé sur l'île de Patmos, une petite île de la mer Égée. Ce contexte historique et géographique est crucial pour comprendre le message et les thèmes du livre.

À la fin du Ier siècle, l'Église chrétienne faisait face à des défis considérables. Les croyants subissaient des persécutions tant de la part des autorités romaines que des factions juives. Ces persécutions se manifestaient souvent par des oppressions, des arrestations et des exécutions de chrétiens, qui étaient considérés comme des hors-la-loi ou des rebelles à l'ordre établi. Les chrétiens étaient souvent accusés de divers crimes, notamment le refus de vénérer les empereurs, ce qui était perçu comme un acte de désobéissance envers l'État romain. Cela entraînait des représailles sévères, y compris la torture et la mort. Des figures comme l'empereur Néron, qui a régné de 54 à 68 après J.-C., et plus tard l'empereur Domitien, qui a régné de 81 à 96 après J.-C., sont connus pour avoir persécuté les chrétiens.

En plus des persécutions externes, les premières communautés chrétiennes étaient également confrontées à des crises internes, telles que des divisions doctrinales et des désaccords sur des pratiques, ainsi que des influences de philosophies ou de cultes païens. Ces défis menaçaient l'unité et la foi des croyants. Dans ce contexte tumultueux, l'exil de Jean sur l'île de Patmos revêt une signification particulière. L'exil est souvent interprété comme un symbole de souffrance, d'isolement et de lutte, mais aussi comme un moment de révélation divine. L'île de Patmos, éloignée et isolée, devient un lieu de vision et de communication divine, où Jean reçoit les révélations qui forment le cœur du Livre de l'Apocalypse. Ces visions, riches en symbolisme et en métaphores, visent à expliquer les événements futurs et le plan divin pour l'humanité.

Le but principal de l'Apocalypse est d'encourager les croyants dans leurs épreuves. À travers des visions puissantes et des symboles évocateurs, Jean proclame la promesse de la victoire finale de Dieu sur le mal, un thème central qui résonne tout au long du texte. Il souligne que, malgré les souffrances et les persécutions, Dieu est souverain et a un plan de rédemption pour ceux qui demeurent fidèles. La révélation de la victoire finale de Dieu est une source d'espoir pour les chrétiens persécutés, les assurant que leur foi et leurs souffrances ne seront pas vaines.

Le livre utilise des images puissantes, telles que des batailles célestes, des jugements divins et des visions de la Nouvelle Jérusalem. Ces symboles visent à fortifier la foi des croyants, leur montrant que même dans les moments de désespoir, il existe une lumière d'espoir et une promesse de salut. L'Apocalypse a donné lieu à de nombreuses interprétations au fil des siècles, allant de la mystique chrétienne à des lectures plus littérales et eschatologiques. Sa portée continue d’influencer la pensée chrétienne et la culture populaire, abordant des thèmes comme le jugement final et l'espérance eschatologique.

 

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Rarissime reliquaire contenant une relique de la Vraie Croix et une representation du livre des sept sceaux de l'apocalypse sur relics.es

 

 

Les Sept Sceaux

Les sept sceaux sont introduits dans Apocalypse 5 et 6, où ils sont décrits comme scellant un livre qui contient des révélations sur la fin des temps. Voici un aperçu des sept sceaux :

Premier Sceau : Le Cavalier Blanc

Le texte de l'Apocalypse 6:1-2 se lit comme suit :

"Je regardai, lorsque l'Agneau ouvrit l'un des sept sceaux. Et j'entendis l'un des quatre êtres vivants, comme la voix d'un tonnerre, dire : Viens et vois. Et je regardai, et voici, un cheval blanc ; et celui qui était monté dessus avait un arc, et une couronne lui fut donnée ; et il sortit vaincre et pour vaincre."

Ce passage se déroule dans un cadre céleste, où Jean, l'auteur, reçoit des révélations sur les événements futurs. L'ouverture de ce premier sceau est le prélude à une série de révélations qui marquent les derniers jours de l'humanité.

Le premier sceau révèle le Premier Cavalier de l'Apocalypse, monté sur un cheval blanc. Ce cavalier est souvent interprété comme un symbole de conquête et de triomphe. Il est couronné et porte un arc, ce qui évoque la puissance militaire et la capacité à dominer. La couleur blanche, généralement associée à la pureté, peut également suggérer une illusion de paix ou de justice, mais cette conquête peut dissimuler des intentions plus sombres.

 

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Quatre cavaliers de l'Apocalypse - Eduard Jakob von Steinle.

 

Deuxième Sceau : Le Cavalier Rouge

Dans le livre de l'Apocalypse, le deuxième sceau est ouvert dans le chapitre 6, versets 3 et 4. Le texte indique :


"Lorsque l'Agneau ouvrit le deuxième sceau, j'entendis le deuxième animal qui disait: Viens et vois! Et il sortit un autre cheval, rouge; et celui qui était dessus reçut le pouvoir d'ôter la paix de la terre, et qu'on s'égorgeât les uns les autres; et on lui donna une grande épée."

 

Ce passage décrit l'apparition d'un cavalier sur un cheval rouge, symbolisant la guerre et le conflit. L’analyse de ce sceau révèle des implications profondes sur la nature de la violence humaine et ses conséquences eschatologiques.

Le deuxième sceau fait apparaître le Deuxième Cavalier, qui monte un cheval rouge. Ce cavalier incarne la guerre et la violence. Sa présence annonce des conflits et des effusions de sang sur la terre. Le rouge est une couleur qui symbolise non seulement le sang versé dans les batailles, mais aussi la passion et la colère. Ce sceau représente donc les conséquences tragiques de la conquête, où les rivalités et les luttes pour le pouvoir entraînent des guerres dévastatrices.

Troisième Sceau : Le Cavalier Noir

Le troisième sceau dans le livre de l'Apocalypse est ouvert dans le chapitre 6, versets 5 et 6, où il est écrit :


"Lorsque l'Agneau ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième animal qui disait: Viens et vois! Et je regardai, et voici, un cheval noir. Celui qui était dessus avait une balance à la main. Et j'entendis comme une voix au milieu des quatre animaux, qui disait: Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier; mais ne fais point de mal à l'huile et au vin."

Ce passage introduit le cavalier noir, qui incarne la famine et les pénuries alimentaires, un thème récurrent dans l’histoire humaine. L'analyse de ce sceau permet de comprendre les implications économiques, sociales et spirituelles de la famine.

Le troisième sceau dévoile le Troisième Cavalier, monté sur un cheval noir, qui symbolise la famine. Ce cavalier porte une balance dans sa main, indiquant la mesure et la pénurie. La famine est souvent le résultat de conflits et de déséquilibres, et le noir évoque la désolation et la souffrance. Cette famine peut être physique, mais elle peut également représenter une famine spirituelle, un éloignement de la foi et de la vérité.

 

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Victor Mikhailovich Vasnetsov "Les quatre cavaliers de l Apocalypse 1887"

 

Quatrième Sceau : Le Cavalier Pâle

Le quatrième sceau dans le livre de l'Apocalypse est ouvert dans le chapitre 6, versets 7 et 8, où il est écrit :


"Lorsque l'Agneau ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième animal qui disait: Viens et vois! Et je regardai, et voici, un cheval pâle; et celui qui était dessus s'appelait la Mort, et l'Enfer le suivait. On leur donna pouvoir sur le quart de la terre, pour tuer par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes de la terre."

Ce passage introduit le cavalier pâle, figure emblématique de la mort et de la désolation. L’analyse de ce sceau permet de mieux comprendre les thèmes de la mortalité et des souffrances humaines dans le contexte eschatologique.

Le quatrième sceau révèle le Quatrième Cavalier, monté sur un cheval verdâtre, représentant la mort. Ce cavalier est souvent interprété comme une synthèse des précédents, incarnant les conséquences de la conquête, de la guerre et de la famine. La couleur verdâtre évoque la décomposition et la mortalité. Ce cavalier est suivi par l'Hadès, ce qui souligne l'inévitabilité de la mort qui attend tous les êtres humains. Il annonce des calamités qui frappent l'humanité et la fragilité de la vie.

Cinquième Sceau : Les Âmes des Martyrs

Le cinquième sceau est ouvert dans le livre de l'Apocalypse, chapitre 6, versets 9 à 11, où il est écrit :


"Lorsque l'Agneau ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l'autel les âmes de ceux qui avaient été tués à cause de la parole de Dieu et du témoignage qu'ils en avaient rendu. Et ils crièrent d'une voix forte, disant: Jusqu'à quand, Maître, saint et véritable, tardes-tu à juger et à venger notre sang sur les habitants de la terre? Et on leur donna à chacun une robe blanche; et on leur dit de se reposer encore un peu de temps, jusqu'à ce que le nombre de leurs compagnons de servitude et de leurs frères qui devaient être tués comme eux soit complet."

Ce passage révèle les âmes des martyrs, un élément crucial dans le récit apocalyptique, mettant en avant des thèmes de persécution, de justice divine et d'espérance.

Le cinquième sceau fait apparaître les âmes des martyrs, symbolisant ceux qui ont souffert et été persécutés pour leur foi en Dieu. Ces âmes se tiennent sous l'autel, demandant justice et rétribution. Leur cri représente le désir d'un jugement divin et le besoin d'une vindication face aux souffrances endurées. Ce sceau rappelle que, malgré les épreuves, la foi et le sacrifice des croyants ne sont pas oubliés.

Sixième Sceau : Les Cataclysmes

Le sixième sceau est ouvert dans le livre de l'Apocalypse, chapitre 6, versets 12 à 17, où il est écrit :


"Lorsque l'Agneau ouvrit le sixième sceau, je vis qu'il y eut un grand tremblement de terre; et le soleil devint noir comme un sac de crin, et la lune entière devint comme du sang. Et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme le figuier secoué par un vent puissant jette ses figues vertes. Et le ciel se retira comme un rouleau qui se roule; et toutes les montagnes et les îles furent déplacées de leur place. Et les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, et tous les esclaves et tous les libres se cachèrent dans les cavernes et parmi les rochers des montagnes; et ils disaient aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône et devant la colère de l'Agneau; car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister?"

Ce passage décrit une série d'événements cosmiques cataclysmiques qui accompagnent l'ouverture du sixième sceau, marquant un tournant significatif dans le récit apocalyptique.

Le sixième sceau annonce de grands cataclysmes, un bouleversement cosmique qui précède la fin du monde. Il évoque des événements terrifiants : des tremblements de terre, le soleil devenant noir, la lune se teintant de rouge, et les étoiles tombant du ciel. Ces signes sont souvent interprétés comme des avertissements et des présages de l'imminence du jugement. Les étoiles tombantes peuvent symboliser la chute de ceux qui ne persévèrent pas dans leur foi. Cela crée une atmosphère d'angoisse et d'imminente transformation.

Septième Sceau : Le Grand Silence

Le septième sceau est ouvert dans le livre de l'Apocalypse, chapitre 8, versets 1 à 5, où il est écrit :


"Lorsque l'Agneau ouvrit le septième sceau, il y eut dans le ciel un silence d'environ une demi-heure. Et je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu, et on leur donna sept trompettes. Et un autre ange vint et se plaça devant l'autel, ayant un encensoir d'or; et on lui donna beaucoup de parfum, afin qu'il l'offrît avec les prières de tous les saints sur l'autel d'or, qui est devant le trône. Et la fumée du parfum monta avec les prières des saints de la main de l'ange devant Dieu. Et l'ange prit l'encensoir, et il le remplit du feu de l'autel, et il le jeta sur la terre; et il y eut des tonnerres, des voix, des éclairs et un tremblement de terre."

Ce passage introduit le septième sceau, marquant un tournant significatif dans le récit apocalyptique, caractérisé par un silence poignant et l'annonce de jugements plus sévères à travers les sept trompettes.

Le septième sceau est marqué par un Grand Silence d'environ une demi-heure. Ce silence solennel préfigure des événements majeurs à venir. Puis, sept anges se tiennent devant Dieu, chacun recevant une trompette, annonçant ainsi une série de jugements. Un autre ange, tenant un encensoir, remplit cet outil du feu de l'autel et le jette sur la terre, symbolisant les prières des saints et la colère de Dieu qui s'abat sur l'humanité. Cela souligne l'importance de la prière et de l'intercession divine dans le contexte du jugement.

Conclusion

Le Livre des Sept Sceaux est bien plus qu'un simple récit apocalyptique ; il représente une riche tapisserie de symboles et de visions destinés à éclairer les croyants sur les réalités spirituelles qui transcendent le temps. En explorant les premiers, deuxième, troisième, quatrième, cinquième, sixième et septième sceaux, nous découvrons une progression de l'histoire humaine, où la conquête, la guerre, la famine, la mort et les cataclysmes cosmiques sont dépeints avec une intensité saisissante. Ces images puissantes illustrent non seulement les défis auxquels l'humanité est confrontée, mais aussi la promesse de la justice divine et de la rédemption.

Le contexte historique dans lequel Jean a écrit l'Apocalypse nous aide à comprendre la profondeur de ses visions. En période de persécution, ces révélations offraient un message d'espoir, affirmant que Dieu est souverain même face aux souffrances les plus sombres. Le silence du septième sceau, qui préfigure une attente solennelle, rappelle aux croyants que chaque prière et chaque acte de foi sont entendus par le divin.

À travers les âmes des martyrs et les cataclysmes qui annoncent le jugement, le livre invite à une réflexion profonde sur la condition humaine et la nature du mal. La lutte contre les injustices et les souffrances trouve un écho dans ces pages, qui exhortent les croyants à rester fermes dans leur foi. Les sept sceaux, avec leur signification complexe et leur symbolisme évocateur, continuent d'inspirer des générations, provoquant des réflexions sur la fin des temps, la justice et l'espoir eschatologique.

Ainsi, le Livre des Sept Sceaux demeure une œuvre essentielle dans la tradition chrétienne, offrant des perspectives uniques sur la lutte spirituelle, le jugement et la promesse de la victoire finale de Dieu sur le mal. Il sert d'appel à la vigilance et à la foi, assurant aux croyants que, malgré les tempêtes de la vie, la lumière de la vérité et de la justice divine finira par triompher.

 

 

 

Sources 

  • Beale, G. K. The Book of Revelation: A Commentary on the Greek Text. Grand Rapids: Eerdmans, 1999.
  • Mounce, Robert H. The Book of Revelation. Grand Rapids: William B. Eerdmans Publishing Company, 1977.
  • Johnson, Alan F. Revelation: A Commentary on the Greek Text of the Book of Revelation. Cambridge: Cambridge University Press, 1990.
  • Collins, John J. The Apocalyptic Imagination: An Introduction to the Jewish Matrix of Christianity. New York: Crossroad, 1984.
  • Schüssler Fiorenza, Elisabeth. Revelation: Vision of a Just World. New York: Continuum, 1991.
  • Horsley, Richard A. "Apocalypse and Resistance: The Social Message of the Book of Revelation." Journal for the Study of the New Testament 19, no. 66 (1997): 51-74.
  • Moyer, John L. "The Symbolism of the Four Horsemen in the Book of Revelation." Theological Studies 69, no. 1 (2008): 145-162.
  • McKenzie, John L. Dictionary of the Bible. New York: Simon & Schuster, 1996.
  • Gorman, Frank H. A Historical and Literary Introduction to the New Testament. Atlanta: Abingdon Press, 2009.
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